Nous sommes 14 mois après l’adoption de la loi visant à renforcer la lutte contre la maltraitance animale, sans aucun décret d’application, et pourtant, fin 2022, deux bébés dauphins sont nés à Planète Sauvage.
Combien d’autres naissances devrons-nous comptabiliser avant que vous ne preniez enfin des mesures concrètes pour faire cesser la captivité des cétacés en France et leur offrir une retraite décente ?
Avec ces deux nouvelles naissances 11 dauphins s’entassent maintenant dans la piscine de Planète Sauvage tandis que 12 dauphins et 4 orques pataugent dans les eaux du Marineland d’Antibes.
En ce début d’année 2023, c’est le flou artistique concernant la fin de la captivité des cétacés. Nous devrions même attendre de longs mois pour enfin avoir des décrets d’application dans un hypothétique horizon à l’automne 2023. Le temps est compté pour ces animaux !
De nombreux militants dans le monde entier ont salué le vote de cette loi, qualifiée d’historique, sans savoir que dans les faits, c’est une coquille vide. En effet, sous couvert de recherche scientifique, elle laisse une énorme porte de sortie aux DEUX seuls établissements concernés en métropole.
Madame la Première Ministre, Monsieur le Ministre, vous ne pouvez pas affirmer que la captivité des cétacés en France appartiendra au passé d’ici 2026 et « en même temps » permettre toutes les conditions nécessaires au maintien tel quel des activités du Marineland d’Antibes et de Planète Sauvage.
De plus, votre silence sur la question des sanctuaires est assourdissant. À ce jour, rien ne garantit la possibilité pour la France de se doter de ce type d’établissement, pas même une simple définition du terme.
L’Indonésie possède déjà son sanctuaire pour anciens dauphins captifs et a déjà même réhabilité ses premiers pensionnaires. L’Islande a son sanctuaire pour béluga. La Nouvelle-Écosse (Canada) et la Grèce sont en train de développer leur sanctuaire pour anciens cétacés captifs. L’Italie a entamé les démarches de création d’un sanctuaire pour anciens dauphins captifs. Les Açores pourraient suivre. Aux États-Unis, c’est l’orque Lolita qui pourrait bénéficier de son propre sanctuaire dans la mer des Salish, de même que l’orque Corky avec le projet de sanctuaire de Double Bay en Colombie Britannique (Canada).
Que faites-vous avec ces 4 orques et 23 dauphins captifs parmi lesquels 2 bébés nés fin 2022 ? Alors que la France possède le deuxième domaine maritime mondial ? Rien !
Madame la Première Ministre, Monsieur le Ministre, selon un sondage IFOP en 2018, 86 % de nos concitoyens pensent que le gouvernement devrait encourager et accompagner la création de sanctuaires ou refuges marins pour accueillir les cétacés captifs et les réhabiliter à la vie sauvage.
Qu’attendez-vous donc ? Que les bassins européens soient si surpeuplés qu’on envoie les dauphins en Asie ou au Moyen-Orient ? Ou poserez-vous enfin des actes mettant en œuvre les annonces de Barbara Pompili en 2020 et votre loi votée en 2021 ?
Faites en sorte que cette loi ne soit pas qu’une illusion mais une véritable avancée digne de l’héritage humaniste de notre Histoire commune. Agissez !
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