Destinataires :
Madame la Ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires
Monsieur le Ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire
Office national des forêts (ONF)
Nous, citoyennes et citoyens attachés à la protection de la nature et à une gestion forestière durable, nous opposons fermement au “choc de régulation des ongulés sauvages” préconisé dans le rapport CGAAER n°24100 (mai 2025).
Derrière cette expression technique se cache une réalité brutale : des abattages massifs de cerfs, chevreuils et sangliers dans les forêts publiques françaises.
Ces mesures sont présentées comme nécessaires à la “préservation de la biodiversité” et au “renouvellement des forêts”,
mais en réalité, elles visent surtout à protéger la rentabilité économique d’une filière bois fragilisée par des choix de gestion contestables — notamment les monocultures forestières, les coupes excessives et la vente massive de grumes brutes à l’étranger, principalement vers la Chine, au détriment d’une filière locale et circulaire.
Le “déséquilibre” attribué aux cervidés découle en grande partie de cette planification productiviste, où les peuplements monospécifiques et les coupes rases privent la faune de refuges et de ressources naturelles.
Ainsi, les cervidés ne sont pas responsables de la dégradation des forêts — ils en sont les témoins, révélant un écosystème perturbé par les activités humaines.
Les animaux se concentrent dans les zones encore viables, donnant l’impression d’une “surpopulation” artificielle.
La réponse proposée — des abattages massifs qualifiés de “choc de régulation” — s’inscrit donc dans une logique de correction des symptômes, non des causes :
on régule la faune au lieu de repenser la gestion des forêts ;
on invoque la “biodiversité” pour protéger une rentabilité économique menacée ;
et on entretient l’illusion d’une “forêt durable”, alors que la durabilité écologique et sociale reste secondaire face aux impératifs du marché du bois.
Nous demandons :
Une révision du modèle économique de l’ONF, en limitant les exportations brutes et en favorisant la transformation et la valorisation locales du bois ;
Une politique forestière cohérente et réellement durable, axée sur la régénération naturelle, la diversification des essences et la coexistence harmonieuse avec la faune sauvage ;
La mise en place d’un audit indépendant, écologique et économique, sur les impacts du modèle actuel de gestion forestière et cynégétique ;
Un moratoire national sur toute mesure d’abattage des ongulés sauvages tant que les causes structurelles du déséquilibre ne sont pas traitées.
Nous voulons :
Des forêts vivantes, diversifiées et résilientes ;
Une ONF transparente et au service du bien commun ;
Des politiques publiques qui mettent la vie avant le profit, et la cohérence écologique avant la rentabilité économique.
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