Les "Petits Crème" de la photo ont bien grandi et ont quitté leur enclos de sécurité. "Hop! On n'est plus des bébés, on veut explorer le reste du monde! ».
Trois autres minuscules Chatons ont pris leur place. C'est la fratrie des irrésistibles Petits Zig-Zags, aucun d'entre eux n'ayant les vertèbres de la queue alignées. D'autres petites fratrie, parfois avec leur maman, ont dû être secourues. Certaines sont en familles d'accueil, d'autres sous la protection de leurs "découvreurs", l'association prenant en charge vaccins et puces électronique au moment opportun. Nous chercherons ensemble, asso et familles d'accueil, les meilleurs adoptants possibles pour ces fratries, soit une vingtaine de mini félins maternés avec notre accompagnement.
Autres nouvelles: Bouboulou, le chat roux cubique qui s’est invité chez nous il y a 6 mois, est en fin de traitement pour sa patte blessée. Au début de l'année, Bouboulou était assez dodu pour qu'on lui suppose une famille nourricière. Quand un Chat se pose un peu longtemps chez vous, il y a une raison. Qui relève forcément d'un des 3 D: Deuil, Divorce, Déménagement... Auxquels on peut ajouter Désamour, Désintérêt, Départ en vacances, etc.
Il y a un mois, j'ai vu qu'il boitait et que sa patte arrière droite semblait rouge. Je me suis dit que ce petit cube de poils orangés devait quand même avoir une famille qui allait s'occuper de cette patte. Bouboulou a continué à venir manger, en boitillant de plus en plus. "Ils" n'ont pas bougé et une nuit, j'ai retrouvé Bouboulou couché près de notre fenêtre de cuisine, petit SDF recherchant un minimum de sécurité. Je suis donc intervenue, je l'ai coincé (sans mal) dans une cage-trappe, et je l'ai porté à notre vétérinaire.
Bouboulou a été pris en charge après une radio (os infecté, sans doute suites d'une morsure canine), un peu de chirurgie orthopédique, un déparasitage complet (puces et vers), du repos, des antibiotiques à forte dose, plusieurs autres radios de contrôle.
Son pelage, qui avait le toucher d'un balai en crin de cheval, est devenu tout doux; son nez frotté sous les voitures a repris une (presque) teinte beige rosé, la patte est en si bonne voie de guérison que notre vétérinaire a accepté de le castrer et qu'il a été identifié par puce dans la foulée. Combien tout cela a-t-il coûté à l'association? Pas loin de 250 euros, hors nourriture et litière. Que va-t-il devenir, à la fin de son traitement, d'ici quelques jours? Impossible de me contenter de le relâcher dans ma campagne. Une bénévole au petit compte en banque mais au coeur immense va l'accueillir et lui donner un toit, une stabilité, une sécurité dont il commence à apprécier les avantages. Elle financera les vaccins, je ferai mon deuil du reste, le plus important étant que ce brave chat ne soit plus à la rue, car aucun "maître" ne s'est senti concerné par son état. Sans nous, il mourait à petit feu, en grandes douleurs. Sans notre vétérinaire (qui a généreusement fait cadeau d'une partie des investigations), il n'était pas soigné et ne guérissait plus. Sans notre amie des animaux, j'était obligée de le laisser livré à lui-même, la maison a déjà tant de chats! Même si le tiers d'entre eux est constitué de chatons en attente d'adoption, il y a toujours un niveau de saturation que je ne veux surtout pas atteindre.
C'est ainsi, chers donateurs et donatrices, que les bénévoles des petites associations ne s'endorment jamais sereinement car il y a toujours un animal à remettre sur pied et des factures à régler. Vos dons généreux ont permis de couvrir tous les frais vétérinaires de juin et de juillet (pas loin de 5.000 euros en tout, incluant l'opération de Minouche) mais je vois venir la fin août avec angoisse car nous sommes encore très loin du compte, il manque 2000 euros à l'association pour régler le dernier lot de factures vétérinaires. Les vacances ne sont pas le moment le plus propice pour les adoptions de chatons et nous ne bradons aucune adoption, chaque félin orphelin aura la meilleure famille et le meilleur environnement possible. Mais en attendant, quelle angoisse!
J'ai l'impression de me retrouver il y a 40 ans, quand, jeune prof de l'Education Nationale, je courais d'un remplacement à un autre dans une vieille (et fidèle!) 4 L au plancher percé par la rouille, parcourant pour certains postes 160 km par jour (Saint Etienne-Roanne et retour, Annemasse-Chamonix et retour...), et toujours en attente anxieuse des rattrapages approximatifs de salaires que l'Education Nationale, pompeusement, baptisait du nom d' "Avances", tandis que loyer et factures diverses tombaient, eux, avec une ponctualité d'horloge suisse… C’est un rajeunissement dont je me passerais bien!
Je continue donc à solliciter de l'aide, à chercher les petits ruisseaux qui seraient si utiles, tous ensemble, à la bonne santé de nos finances et à la poursuite de ces sauvetages dont il est impossible de se détourner. Toutes ces petites bêtes sauvées, auxquelles nous épargnons une vie de misère, rendront des familles ou des solitaires heureux, et enfin, arrêteront de procréer! Savez-vous qu'avec le réchauffement climatique, de plus en plus de minettes ont leurs premières chaleurs entre 4 et 5 mois, et non plus à 6 mois passés? Pour les assos, c'est, plus que jamais, une course contre la montre, et c'est terriblement stressant à cause de la charge financière qui pèse sur nos budgets personnels, puisqu'ils soutiennent immanquablement celui des associations. Petits ruisseaux, eaux vives comme dans la si belle chanson de Guy Béart ("Ma petite est comme l'eau, elle est comme l'eau vive Elle court comme un ruisseau..."), continuez à courir vers nous, continuez à nous soutenir le temps que nous puissions stabiliser ce torrent de factures, le temps que nos petits, grâce à leur adoption, fasse revenir sur notre compte les frais (avancés!) des adoptions (vaccins, puce électronique et stérilisations). Et que vogue la galère vers des horizons plus sereins! :-)
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