Ce poème en soutien à la pétition de Maud contre la massacre des bébés phoques, le respect de la forme et des rimes ne permettant pas de le mettre en commentaire
Flots de sang sur la banquise
C
Je suis un bébé phoque,
un tout petit Flick-Floc
qui fait hic, qui fait hoc !
De joie, je vocalise
au bord de la banquise,
j'évolue avec grâce
sur ma plaque de glace.
Je suis tout blanc, tout doux,
et fais des câlinous
à Phoka, tendre mère,
Ô ! qui m'apprend à faire
tout plein de galipettes
et des entourloupettes
à frères endormis
au soleil de minuit !
Je suis un phokinou
tout très blanc et très doux,
avec des yeux si tendres
que Phokolo, mon père,
cherche bien à m'apprendre
leçons élémentaires,
les leçons de la vie
et, près de lui, blotti,
j'écoute, enthousiasmé,
histoires d'amitié.
Je gambade et je joue
à mordiller sa joue
avec tant de tendresse
qu'une fleur de caresse
enveloppe mon cœur
d'un palpitant bonheur !
Mes naissantes moustaches
font penser à Pistache
le chat roux d'Anélise
qui vit très loin d'ici,
dans un autre pays
et sous une autre brise !
Je n'ai, du chat, ami,
pas le bel appétit
de ces dames souris !
J'attrape des poissons
c'est vraiment très très bon !
Que pourrais-je donc faire ?
Cette contrée d'hiver
n'offre pas autre chose ;
et puis, je me repose
tout contre ma Phoka
et je chante tout bas,
tout haut, je vocalise,
sur ma blanche banquise.
Mais... voici qu'en un jour
où s'obscurcit l'amour,
où éclatent les haines,
j'entends ,dans vaste plaine,
dans les plaines immenses.
cris de désespérance.
Des hommes sont venus
des hommes au cœur nu,
plus froid qu'acier bleui,
es-tu là, toi aussi ?
Voici qu'un pic à glace
perce mon ventre doux,
pitié, pitié, de grâce
pour bébé phokinou !
Et le ciel tourbillonne,
mes plaintes monotones
ne font pas d'arrêter
hommes au cœur glacé.
Serai-je aphrodisiaque
fatal pour les cardiaques,
pour que puissent bander
hommes au cœur mort-né ?
Serai-je une chaussure,
moi qui aime l'azur
ou bien un beau manteau
qui chauffera ton dos ?
Tu porteras sur toi
les cris de mon effroi,
larmes ensanglantées,
ami, vas-tu porter
la souffrance en manteau
la douleur sur ton dos ?
Chaussures tachées du sang
d'un phokinou enfant,
d'un phokinou tout doux
qui voudrait tant poser
sur ta joue veloutée
la chaleur d'un baiser !
D'un tout doux phokinou,
un tout, tout petit phoque,
au beau nom de Flick-Floc.
Sentiras-tu le choc,
le choc du pic à glace
lorsque, devant ta glace,
un soir, revêtiras,
un soir, en ton chez-toi,
manteau de sang taché,
de plaintes maculé,
plaintes de phokinou,
bébé phoque, ô, si doux
qui fut,hélas, un jour
où s'obscurcit l'amour,
où éclatent les haines
dans les immenses plaines,
dépecé tout vivant.
"On a hâte vraiment
de prendre cette peau
touche ! c'est tout chaud !
Pour nous, c'est de l'argent !
On a hâte, vraiment,
de continuer tueries,
faire couler le sang
de ces tout, tout petits.
C'est une belle cible
et sommes insensibles
à leurs yeux plus humides
que rosée d'Atlantide !
Sommes indifférents
aux cris de ces souffrants
que sont les bébés phoques,
notre cœur est un roc.
Et des pleurs de leurs mères,
désespoir de leurs pères
assistant au spectacle,
gratuit et beau spectacle,
qu'en avons-nous à faire ?
Et vive les tueries,
pas de sensiblerie,
ne suis pas femmelette
et je n'ai dans ma tête
qu'un petit pois très dur,
et vivent les tortures!
Je fais hic, je fais hoc,
comme ces petits phoque,s
je fais hoc, je fais hic,
de joie, de joie ,bien sûr,
quand je plante le pic
dans ces yeux pleins d'azur !"
Et larmes de sang chaud,
du sang froid de Phoki,
noient les cœurs que voici,
les cœurs des Anélise,
coulent coulent les flots
de sang …sur la banquise!
Ô ! vous, les cœurs en larmes
prenez, prenez ,les armes !
Que puissent vivre, ENFIN,
ces phokinous câlins !
Anélise, Briançon , 1997, « Animaux, je vous aime » publié en 2004, l’un des dix recueils de « Messages ». Tous droits réservés.
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