En Bretagne, l’île de Groix abrite près de 250 colonies d’abeilles à miel. Elles comptent parmi les dernières descendantes de l’abeille noire locale, autrefois présente sur tous nos territoires, fruit de millénaires d’adaptation aux conditions et climats locaux. Pourtant, malgré les efforts de conservation des apiculteurs et des autorités locales, la survie de ces abeilles extraordinaires est menacée. Ils ont besoin du soutien des citoyens pour convaincre l’État français de prendre des mesures juridiques fortes, pour protéger cette petite butineuse ancestrale : aidez-nous à faire de Groix un havre de paix pour l’abeille noire et tous les pollinisateurs ! ► JE SIGNE
Chère amie, cher ami, Au large de la côte sud de la Bretagne, balayée par les embruns du golfe de Gascogne, l'île de Groix offre un refuge privilégié pour les pollinisateurs. Sur ce territoire unique au monde, où pesticides et agriculture intensive sont bannis, les landes à ajoncs d'Europe et à bruyère vagabonde regorgent d'une diversité de plantes sauvages, aromatiques et médicinales, et de recoins où peuvent nicher bourdons, osmies, xylocopes, et quantité d'autres pollinisateurs indispensables et précieux. Ce petit paradis est également l’un des derniers refuges de l’abeille noire locale Apis mellifera mellifera, présente depuis des millénaires sur notre continent, mais quasiment disparue en France… …mise en péril par l’utilisation massive d’intrants chimiques dans son environnement naturel et l’importation d’espèces d’abeilles exotiques jugées plus rentables pour la production de miel et autres produits de la ruche. Cette petite butineuse noire et robuste a pourtant résisté à deux glaciations.
Elle s’est adaptée à la perfection, siècle après siècle, saison après saison, aux aléas climatiques, à l’évolution des ressources florales et aux prédateurs locaux (1). De récentes recherches menées avec le Conservatoire d’abeilles noires de Groix, l’Asan.Gx, montrent même que l’abeille noire locale est capable de cohabiter avec le fameux acarien parasite Varroa destructor, qui, presque partout ailleurs en France et dans le monde, cause des dégâts considérables dans les ruchers (2). Grâce à sa nature sauvage et son adaptabilité extraordinaire aux territoires avec lesquels elle a co-évolué depuis des temps immémoriaux, l’abeille de Groix n’a besoin ni d’intervention humaine à outrance, ni de traitement chimique, pour résister à ses prédateurs.
Cela est rendu possible parce que les apiculteurs de l’île de Groix, amateurs passionnés, ont choisi de miser sur la nature, les conditions environnementales propices et la sélection naturelle, plutôt que sur les traitements pharmaceutiques et autres intrants dans les ruches, laissant les abeilles se débrouiller seules avec les parasites présents sur l’île. Parce qu’on se trouve, aussi, sur un territoire protégé par la mer et épargné par les produits toxiques. Et parce que les apiculteurs, tous amateurs, demandent peu ou pas de miel à leurs précieuses abeilles. Toutes ces raisons font de l'île de Groix un territoire singulier, avec une situation quasiment unique au monde, qu’il est impératif de préserver. Et pourtant, ce délicat équilibre est aujourd’hui dangereusement menacé (3).
Les apiculteurs volontaires qui se battent pour assurer les conditions de sa préservation sont inquiets : à tout moment, leur travail pourrait être réduit à néant… >>> par l’importation sur l’île d’essaims d’abeilles exotiques et non adaptées aux conditions locales avec lesquelles les abeilles noires locales pourraient s’hybrider et s’affaiblir ; >>> par l'introduction de matériel apicole usagé contenant des germes de nouvelles maladies contre lesquelles les butineuses groisillonnes seraient encore sans défense ; >>> par l’installation d’apiculteurs aux pratiques plus intensives, attirés par cette situation exceptionnelle mais si fragile, et qui pourraient sans même le vouloir introduire de nouveaux pathogènes ou parasites, mêler aux abeilles de Groix des abeilles inadaptées aux conditions locales, et accroître dangereusement la compétition entre les abeilles et les autres pollinisateurs sauvages qui habitent l’île ; >>> ou même par le développement d’une activité d’élevage de reines, non contrôlé par une commission scientifique ni une législation forte, qui chercherait à capitaliser sur le patrimoine génétique exceptionnel de l’abeille noire locale en reproduisant à l'identique des centaines de reines demi-sœurs à partir d’une seule ruche, ce qui conduirait à une uniformisation et un appauvrissement génétique funeste pour les populations d’abeilles locales de l’île.
C’est pourquoi POLLINIS et une vingtaine de chercheurs du monde entier parmi les plus renommés dans le domaine de la conservation des pollinisateurs sauvages et des abeilles à miel (4) s’associent pour soutenir Groix. Ils réclament de toute urgence une protection de l’île de Groix et la création d’un havre de paix unique pour la population exceptionnelle d’abeilles et de pollinisateurs de l'île. Et nous avons besoin de vous aujourd’hui. Votre soutien nous aidera à convaincre l’État français qu’il est urgent de prendre des mesures juridiques fortes pour protéger durablement l’île de Groix et ses inestimables pollinisateurs. S’il vous plaît, prenez quelques minutes pour signer l’Appel à la protection de l’île de Groix et ses pollinisateurs en cliquant ici. ► JE SIGNE
Les relevés effectués dans les ruches de l’île montrent que Groix est l’un des rares endroits en France où les colonies d’abeilles échappent encore à la contamination généralisée de l’environnement par les pesticides de synthèse (5). Alors que partout ailleurs, même dans les zones protégées comme les parcs ou les réserves naturelles, plus de 75 % des insectes volants ont disparu en moins de 30 ans (6)… … et que l’abeille noire locale, à l’état domestique ou sauvage, pourrait disparaître définitivement d’ici 15 ans (7) si rien n’est fait pour soutenir les apiculteurs et les bénévoles qui assurent courageusement sa préservation… … il est devenu indispensable et urgent de créer des zones cœurs de conservatoire d'abeilles noires protégées dans lesquelles nos butineuses, et tous les insectes pollinisateurs, pourront continuer à évoluer sans pression extérieure, avec la faune et la flore qu’elles ont contribué à façonner depuis toujours. Pour l’instant, l’île de Groix bénéficie uniquement d’un arrêté municipal pour protéger ses précieuses abeilles à miel locales, et d’une protection de principe de la part du Conservatoire du littoral. Mais ces deux protections sont insuffisantes et ne permettent malheureusement pas d’écarter les menaces qui pèsent sur les abeilles locales (8). L’Asan.Gx a déjà entrepris de nombreuses démarches pour obtenir une protection des abeilles noires. Sans résultat jusqu’ici. Les ministres concernés s’entêtent à considérer les abeilles comme des productrices de miel, et refusent de reconnaître la valeur inestimable des abeilles noires de Groix au-delà de leur statut domestique. C’est pourquoi il est urgent aujourd’hui que vous vous mobilisiez, avec POLLINIS, l’Asan.Gx, et le plus grand nombre possible de citoyens, pour les obliger à reconnaître et protéger les abeilles noires et les pollinisateurs de l'île de Groix. Il est impératif : que soit mis en place au plus vite un dispositif juridique plus contraignant qui encadre fermement les importations d’abeilles ainsi que tout matériel apicole vecteur potentiel de pathogènes sur l’île, et que soit constitué un comité scientifique naturaliste local pour garantir la préservation des abeilles noires de Groix, de l’apiculture groisillonne et de tous les insectes pollinisateurs présents sur l’île ; que les peines encourues pour ceux qui ne respecteraient pas ces règles soient dissuasives, et que des moyens puissent être alloués afin de permettre aux autorités locales de faire respecter cette législation pour protéger leur île. Il en va de la survie de l’abeille noire, et de la survie des écosystèmes et de la biodiversité de l’île de Groix !
Soutenez s’il vous plaît nos démarches pour la protection de l’île de Groix et de ses pollinisateurs, et transmettez ce message autour de vous pour nous aider à diffuser notre Appel à travers toute la Bretagne et la France entière. Ensemble, faisons de l’île de Groix un havre de paix pour tous les pollinisateurs ! ► JE SIGNE
Au nom des apiculteurs, des bénévoles, des chercheurs, et de toutes les personnes qui œuvrent à la protection de l’abeille noire locale dans son environnement naturel, un grand merci d’avance pour votre aide ! Bien cordialement, L’équipe POLLINIS
POLLINIS est labellisée Don en confiance Références 1. L’ABEILLE NOIRE, VAILLANTE SURVIVANTE DE LA DERNIÈRE ÈRE GLACIAIRE EN FRANCE Requier, F., Garnery, L., Kohl, PL., Nijovu, HK., Pirk, CWW., Crew, RM., Steffan-Dewenter, I (2019). "The Conservation of Native Honey Bees is Crucial." Trends in Ecology & Evolution (34):789-798 ; de la Rúa, P., Jaffé, R., Dall’Olio, R., Muñoz, I., Serrano, J. (2009). “Biodiversity, conservation and current threats to European honeybees.” Apidologie 40: 263-284. 2. Étude POLLINIS avec Jeff Pettis sur les abeilles de Groix et le varroa - POLLINIS 3. https://action.pollinis.org/go/53235?t=21&akid=13027%2E1109099%2EIB5qSX 4. Appel de Groix 5. Étude réalisée à partir d’échantillons prélevés par l’entomologiste Jeffery Pettis et analysés dans son laboratoire aux États-Unis. 6. Hallmann CA, Sorg M, Jongejans E, Siepel H, Hofland N, et al. (2017) More than 75 percent decline over 27 years in total flying insect biomass in protected areas. PLOS ONE 12(10): e0185809 7. L'ABEILLE NOIRE LOCALE A BESOIN DE VOTRE AIDE - POLLINIS 8. Note de positionnement Protection de Groix - POLLINIS POLLINIS Association à but non lucratif (Loi 1901)10, rue Saint Marc 75002 Pariswww.pollinis.org
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