En janvier 2020, l’ourse polaire Flocke a donné naissance à 3 oursons au Marineland d’Antibes. Leur père, Raspoutine, a été transféré au Yorkshire Wildlife Park, au nord de l’Angleterre, où il ne manque plus d’espace et où les températures sont fraîches, aux antipodes de la canicule antiboise. À peine sorti de son enclos aux dimensions ridicules et quittée la chaleur accablante, les stéréotypies, la fatigue et la bave blanche ont disparu. Un tout nouveau Raspoutine revigoré que nous aimons voir.
L’été, dans le sud de la France, les températures sont de plus en plus caniculaires, surtout en pleine journée et sans ombre. Des pics de chaleur avoisinant les 40°C sont régulièrement constatés. Or, au-dessus de 10°C, les ours polaires souffrent d’hyperthermie. En effet, leur peau noire sous leur fourrure est faite pour capter la chaleur du soleil.
D’après Rémy Marion, grand spécialiste des ours polaires sauvages « un ours polaire n’a rien à faire dans une baignoire, n’importe où dans le monde, et encore moins dans le Sud de la France. »
Flocke et ses trois oursons ne seront pas épargnés par ces conditions de vie délétères.
Il apparaît évident que la naissance rare de triplés constitue davantage une aubaine pour le parc qui les accueille qu’une preuve de la réussite d’un programme de conservation. En effet, ces petits, nés en captivité, ne pourront jamais être réintroduits dans leur habitat naturel. En revanche, ils vont permettre d’attirer plus de visiteurs, de vendre du merchandising et de sécuriser le chiffre d’affaires du parc antibois, un des plus gros employeurs de la région.
Nous doutons que le bien-être des oursons soit l’unique intérêt de Marineland. L’ours polaire est un marcheur infatigable qui peut parcourir 70 kilomètres par jour. Quel sera l’avenir des 3 oursons et de leur mère, dans un enclos aussi petit et éloigné de leur habitat naturel ?
D’après un sondage IFOP datant de novembre 2018 (pour l’association C’est Assez!, la Fondation Brigitte Bardot et La Fondation 30 Millions d’amis), 82% des Français sont opposés à la présence d’ours polaires dans les parcs situés dans les régions méditerranéennes.
Comme l’immense majorité des Français, nous demandons donc l’arrêt immédiat de la reproduction des ours polaires en captivité et le transfert de Flocke et de ses 3 oursons, quand ils seront en âge d’être déplacés (à environ 2-3 ans), dans un lieu davantage adapté à leurs besoins physiologiques, à l’instar de Raspoutine et de Hope, première fille de Flocke et Raspoutine, transférée dans un immense parc pour ours polaires en Suède.
« La naissance d'un ourson polaire en captivité n'est pas une vision d'espoir mais le constat d'un échec, celui de l'impossibilité de cohabiter avec une nature libre et sauvage » - Rémy Marion