Messieurs,
Le plomb contenu dans les munitions de chasse est la source d’une pollution colossale pour la nature et un problème important pour la santé humaine.
Le plomb est toxique dès le premier gramme pour tout organisme vivant.
L'Agence européenne des produits chimiques (Echa) estime qu'en Europe au moins 135 millions d'oiseaux sont exposés au risque d'empoisonnement du fait de l'ingestion de grenaille de plomb usagée. Quatorze millions de rapaces seraient également menacés du fait qu'ils se nourrissent d'animaux contaminés.
Selon l’Echa, un à deux millions d’oiseaux meurent en Europe chaque année de saturnisme, soit en picorant les grenailles, soit en se nourrissant d’animaux intoxiqués.
La France compte environ ¼ des chasseurs européens et est donc la première affectée par ce phénomène.
Les munitions au plomb ont aussi un effet contaminant sur le sol et l’eau et exposent la santé humaine via la consommation de venaison (viande issue de la chasse).
En 2018, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommande aux femmes en âge de procréer et aux enfants d’éviter toute consommation de grand gibier sauvage, et aux autres consommateurs de limiter cette consommation à une fréquence occasionnelle, de l’ordre de trois fois par an.
Une boîte moyenne de 25 cartouches disperse dans la nature 800 à 900 grammes de plomb.
L’interdiction d’utiliser de la grenaille de plomb lors de la chasse dans les zones humides, qui existe depuis 1986 en France et qui sera renforcée à partir de 2023, n’est pas suffisante.
Aussi, comme première étape avant d’interdire définitivement le plomb dans les munitions de chasse, je vous demande de taxer cette source de pollution et de vous prononcer en faveur de l'amendement des députés du groupe LFI – Nupes. Cet amendement propose en effet d’augmenter le prix public de la grenaille de plomb de 5% à 15%, selon les vendeurs.
Je vous prie, Messieurs, d’agréer l’expression de mes sentiments distingués.
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