Pour l'interdiction du transport d'animaux vivants en Europe et vers les pays tiers

Messieurs les Ministres,

Si les informations télévisées font état de l’inconfort subi par la population en cas de fortes chaleurs, de la nécessité de protéger nos animaux domestiques, il est fait bien peu de cas des milliers d’animaux d’élevages transportés dans les camions vers leur funeste destination. A travers l’UE et vers des pays tiers, des millions d’animaux continuent chaque année d’être déplacés sur de longues distances pendant des jours, voire des semaines dans des conditions de souffrance extrêmes.

Actuellement, il faut bien se rendre compte que si les températures extérieures s’élèvent à 30 ou 35 degrés, à l’intérieur des bétaillères ou dans les cageots (quand ce sont des poules, des poulets ou d’autres gallinacés), celles-ci peuvent avoisiner les 50 ou 60 degrés. Aussi, nous demandons que le transport d’animaux vivants soit interdit en période de forte chaleur en Belgique.

Indépendamment des périodes de canicule, le transport d’animaux vivant s’apparente à un enfer. A titre d’exemple, en Belgique en 2022, sur 316 millions d’animaux transportés, 850.000 sont morts en route.[1]

Plus largement, à terme, je demande l’interdiction du transport d’animaux vivants entre les États membres et vers des pays hors UE, qui ont des normes de bien-être animal insuffisantes, ainsi qu’un renforcement strict des règles en Belgique.

Ce n’est pas impossible. A titre d’exemple, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande ont inscrit dans la loi l’interdiction des exportations d’animaux vivants destinés à l’engraissement et à l’abattage. Cette victoire montre que le changement est possible.

En attendant que de telles mesures, je m'adresse aux ministres régionaux du bien-être animal ainsi qu’au ministre de l’agriculture pour stopper le transport des animaux sous de températures caniculaires. Il n’est pas acceptable que les animaux continuent à souffrir et à voyager dans la canicule sur des distances qui durent parfois plusieurs jours. 

Je demande également que, tout au long de l’année, des seuils adaptés à chaque espèce animale, fondés sur des données scientifiques, et l’utilisation de technologies permettant de réguler la température en fonction des conditions climatiques extrêmes.

Veuillez agréer, Messieurs les Ministres, mes salutations distinguées.

[1] Par exemple, sur 302.896.020 poules et gallinacés transportés, 839.559 sont morts lors du transport ; sur 10.548.739 cochons, 5.163 sont morts en route)