NON À L'EXTENSION DE L'ÉLEVAGE INTENSIF PORCIN SUR CAILLEBOTIS À FEUSINES, DANS L’INDRE
Nous nous opposons au projet d’extension pour des raisons éthiques, sanitaires et environnementales.
La publication de l’enquête publique sur l’extension de l’élevage intensif porcin sur CAILLEBOTIS suscite notre indignation.
L’élevage, déjà intensif, va encore s’étendre, passant de 3000 à 9000 animaux.
De 4074 emplacements, l’exploitation va passer à 9225 places, pour porcelets et porcs à l’engrais. L’objectif de vente est de 15600 cochons par an.
RAISONS ÉTHIQUES
Nous savons tous la souffrance animale dans les élevages porcins sur caillebotis. Les cochons sont élevés dans des conditions sordides, bien loin des « objectifs de bien-être animal » annoncés par l’exploitant.
Les animaux vivent au-dessus de leurs excréments, dans des bâtiments nus remplis d’ammoniac. Ils ne voient jamais la lumière du jour, ils sont parqués sur des sols ajourés dans lesquels les porcelets se coincent les pattes, se blessent et meurent.
Par ailleurs, le rapport de la Cour des Comptes européenne (n°31/2018) rappelle la définition de bien-être animal de l’Organisation Mondiale de la Santé Animale : l’animal doit avoir la « possibilité d’expression du comportement naturel. »
Comment 9000 animaux confinés dans des bâtiments nus pourraient-ils exprimer leur comportement social de façon acceptable ? Un comportement naturel ?
La caudectomie (coupe des queues, le plus souvent sans anesthésie), le meulage des dents sont des pratiques encore d’actualité en France, dans 99% des élevages (cf rapport d’audit commandé par la Communauté Européenne). Il apparaît donc que la caudectomie, pratique barbare, est en France une pratique de routine dans les exploitations porcines, ce qui est interdit dans une directive européenne depuis 1994.
NOUS NOUS OPPOSONS À CETTE PRATIQUE BARBARE
Nous ne sommes pas seuls : ce type d’élevage est dénoncé par de nombreuses associations et personnalités :
- L214 et M.Yann ARTHUS-BERTRAND qui dénonçaient déjà ces pratiques en 2019.
-Le CIWF qui lutte contre l’élevage industriel souligne que la France a été rappelée à l’ordre par l’Union Européenne quant aux conditions d’élevage inadaptées pratiquées dans le pays.
Aujourd’hui, 95% des cochons sont élevés dans des exploitations de type intensif.
Ce projet soulève également des problématiques sanitaires et environnementales.
-Un élevage de cette ampleur engendre des rejets d’ammoniaque extrêmement élevés. L’estimation pour l’exploitation est d’un total de 38808 kg d’émission d’ammoniaque.
-Rappelons que l’ammoniaque est souvent mis en cause dans les pics de pollution de l’air aux particules fines, que dans l’air les particules fines d’ammoniac se transforment en protoxyde d’azote, très puissant gaz à effet de serre à longue durée de vie avec un effet de réchauffement de l’atmosphère 300 fois plus puissant que le CO2.
Les émissions agricoles d'ammoniac dans l’air représentent la quasi-totalité des émissions nationales de ce gaz.
-en 2021, le conseil d’état a enjoint au gouvernement de prendre des mesures supplémentaires avant le 31 mars 2022 afin de respecter l’objectif issu de l’Accord de Paris (COP 21) pour réduire les émissions de gaz à effet de serre.
Le projet d’extension de l’élevage va clairement à l’encontre de l’objectif de l’Accord de Paris.
L’impact sur l’environnement des élevages intensifs, est énorme et très bien documenté : pollution de la terre, des nappes phréatiques, épuisement des nappes phréatiques…
Ressources en eau
Prélèvement d’eaux souterraines projeté : 20800m3 minimum par an.
Ces dernières années, nous avons vécu des périodes de sécheresse, avec pour conséquences restrictions et interdictions. Les arrêtés sécheresse de l’Indre l’attestent.
Les prélèvements actuels sur le réseau public sont de 3000m3. L’estimation de prélèvement sur réseau sera de 14800 m3, soit environ 41 m3 par jour.
Le réseau local pourrait-il supporter la multiplication par 5 des prélèvements sans conséquences importantes pour les habitants des communes concernées ?
VALEURS MOBILIÈRES
L’impact de ce projet sur la valeur des biens immobiliers sera important.
Le trafic routier doit augmenter de façon significative sur la route départementale empruntée par les camions.
Les maisons environnantes devront supporter en plus des nuisances olfactives et sonores, la conscience de la souffrance permanente qui se déroule à proximité.
Quelles perspectives de valorisation des biens immobiliers dans le secteur (gîtes ruraux, chambres d’hôtes notamment) ?
L’implantation d’élevages intensifs ou leur extension va totalement à l’encontre des évolutions de la société et des prérogatives de l’Union Européenne concernant le respect du bien-être animal et de la préservation de l’environnement.
Nous vous demandons, Monsieur le Préfet, de ne pas délivrer d’arrêté d’autorisation environnementale à ce projet.