Le Grand Tétras ou Grand Coq de Bruyère est un oiseau vivant uniquement dans les vieilles forêts de montagne, très menacé en France depuis longtemps il a déjà disparu des Alpes en 2002 et on peut le considérer éteint dans les Vosges (moins de 50 individus en 2018) et les Cévennes (où il avait été introduit, moins de 10 individus en 2018). Dans les Pyrénées, son dernier refuge, la population est en déclin inexorable depuis les années 70, ayant passé d'environ 9000 individus dans les années 1960 à 3000 dans les années 2020.
Les causes sont bien connues : perte de qualité du milieu suite à l’exploitation des forêts de montagne, ouverture de pistes et routes ayant pour conséquence la fragmentation de son habitat et une forte augmentation de la présence humaine (tourisme, ski, randonnée), principalement. Pourtant, le grand tétras et son habitat ne sont toujours pas protégés dans les Pyrénées françaises et l'espèce n'a aucun statut juridique.
Henri de la Blanchère écrivait en 1889 « … des clairières, des landes, des bruyères, des endroits désolés des hautes montagnes et des grandes forêts. C'est là que nous rencontrons le Grand coq de bruyère ou Tétras Urogale, un survivant à grand-peine des populations de sa race qui emplissaient autrefois les immenses solitudes de nos contrées montagneuses. (…). Malheureusement la race de ce magnifique oiseau va chaque jour s'éteignant dans nos contrées désormais trop peuplées. Il faut à ces grandes espèces défiantes et farouches, des espaces non fréquentés par l'homme ; il leur faut le silence et le repos des solitudes... que peut faire le pauvre Urogale ? Il meurt, il disparaît peu à peu, assassiné par les braconniers, étranglé par le mauvais roquet du charbonnier de la coupe voisine... A peine si les Vosges, de Jura, le Mont Dore, les Pyrénées en contiennent encore quelques familles : dans cent ans tout aura disparu ! »
Eh bien, le Grand tétras a en effet disparu de toute la France sauf les Pyrénées, dans un silence absolu et sans que rien n'ai été fait pour le protéger et protéger son habitat.
Ce constat est indignant et met bien en évidence l'égoïsme humain et de nos dirigeants en matière de protection de l'environnement, préférant poursuivre et développer les activités économiques, touristiques, et l'occupation des montagnes.
Par cette pétition, nous demandons la protection totale du Grand tétras et de son habitat ainsi que l'établissement d'un arrêté ministériel de telle façon que :
-Une cartographie des habitats connus et potentiels de l'espèce soit établie.
-La reconnaissance de ces zones comme des zones protégées vis à vis de la présence de l'espèce.
-Qu'il n'y ait plus de coupes de bois ni d'exploitations forestières dans ces zones, sauf avis favorable de l'Observatoire des Galliformes de Montagne et de l'Office Française de la Biodiversité ou en cas de génie écologique en faveur de l'espèce.
-Que dans ces zones, les activités économiques et de loisir soient interdites ou rigoureusement encadrées notamment lors de la période d'hivernage, de reproduction et des nichées qui constituent les parties du cycle vital où le grand coq est le plus vulnérable. Ainsi toute pénétration dans son habitat à cette période soit interdite. Le ski de fond, les promenades en raquettes, le VTT, la randonnée soit interdite en période d'hivernage (du 1er novembre au 31 mars). Les dérangements volontaires ou involontaires en période de reproduction (chant) soient sanctionnés.
-Il y ait obligation de tenir les chiens en laisse en traversant ces zones.
-L'interdiction toute chasse au petit gibier dans ces zones pour éviter les accidents par confusion.
-L'installation de clôtures et autres infrastructures soit très réglementée.
-En tant qu'espèce protégée, il ne soit plus chassable.
Aujourd'hui la grande menace qui plane sur cet oiseau est le développement touristique et l'affluence grandissante de personnes en montagne. Il est grand temps de reconnaître l'impact que chacun de nous a sur la nature et les espèces sensibles et de faire des sacrifices. Souvent les amateurs de la nature (randonneurs, etc) ont jeté la faute sur les autres activités sans vouloir reconnaître leur part de responsabilité dans le déclin.
Protégeons le grand tétras et son environnement.
FR
EN