L'artiste dano-chilien Marco Evaristti a récemment déclenché une vive polémique avec son exposition “ And Now You Care “ à Copenhague. L'installation présenterait trois porcelets vivants, intentionnellement privés de nourriture et d'eau, destinés à mourir de faim pour dénoncer les souffrances infligées aux animaux dans l'industrie porcine danoise.

Le Danemark est l'un des principaux producteurs de porc en Europe, avec environ 25 000 porcelets mourant quotidiennement en raison des conditions d'élevage intensif. Evaristti souhaitait confronter le public à cette réalité en reproduisant ces conditions au sein de son exposition.

Cette initiative suscite l'indignation des défenseurs des droits des animaux. Animal Protection Denmark a condamné l'œuvre, la qualifiant de “ maltraitance animale illégale “. Brigitte Damm, porte-parole de l'organisation a déclaré : 

" Nous comprenons parfaitement l'indignation, mais nous ne sommes pas d'accord pour que trois porcelets, trois êtres vivants, soient affamés et empêchés de boire jusqu'à ce qu'ils en meurent". C'est illégal et c'est une maltraitance envers les animaux “

Ce n'est pas la première fois qu'Evaristti suscite la controverse. Il y a quelques années, il avait exposé des poissons rouges dans des mixeurs, invitant les spectateurs à actionner les appareils. En 2006, il avait utilisé sa propre graisse corporelle, pour confectionner des boulettes de viande qu'il avait ensuite consommées, abordant ainsi le tabou du cannibalisme.

Certains estiment que de telles actions permettent de sensibiliser le public à des problématiques, mais cette approche est inacceptable. Affamer délibérément des êtres vivants pour provoquer une réaction est une forme d'exploitation barbare, qui ne fait que reproduire la cruauté qu'elle prétend dénoncer.

Rien ne justifie de condamner des animaux à une mort lente et atroce sous prétexte de sensibilisation. La cause animale ne peut pas être défendue au prix d'actes de maltraitance, et cette exposition ne relève pas de l'art, mais de la barbarie.