Une nuit de plus, un loup de moins...

Dans la nuit du 21 au 22 octobre, à Romeyer, dans la Drôme, une louve a été tuée par un éleveur.

Selon la préfecture, l'homme aurait agi dans le cadre d'un “tir de défense” autorisé, après avoir constaté une attaque sur son troupeau. Le corps de l'animal a été retrouvé sur place.

C'est le neuvième loup abattu dans le département depuis le début de l'année et le deuxième en seulement deux jours.

Une “autorisation” qui interroge :

Ce genre de tir est légal, mais de plus en plus contesté. En théorie, il ne doit être utilisé qu'en dernier recours, quand toutes les mesures de protection (chiens, clôtures, surveillance) ont échoué. Mais sur le terrain, la frontière entre défense et facilité devient floue.

Derrière ces tirs, une question dérange : jusqu'où peut-on aller pour protéger nos troupeaux, au détriment d'une espèce déjà menacée ?

Une espèce protégée, mais de moins en moins en sécurité

Cette louve n'est pas un cas isolé. Depuis janvier, 172 loups ont été abattus en France, sur un quota annuel fixé à 192. Autrement dit, on est déjà presque au maximum. Et chaque nouvelle “autorisation” fragilise un peu plus la fragile cohabitation entre humains et faune sauvage.

Au-delà du tir, c'est une faille plus profonde qui apparaît : celle d'un système où les éleveurs se sentent abandonnés, et où les loups payent le prix d'un déséquilibre que nous avons créé.

Le loup, symbole de liberté et de nature sauvage, devient un bouc émissaire. Et chaque fois qu'un coup de feu retentit, c'est un peu de notre lien avec la nature qui s'éteint aussi.

Pour ne pas s'habituer…

Une louve tuée à Romeyer, une autre à Saint-Nazaire-le-Désert quelques jours plus tôt… Ces faits divers ne devraient pas devenir banals. Parce qu'à force de parler de “tirs autorisés”, on finit par oublier qu'il s'agit de vies. Et que derrière chaque vie perdue, c'est tout un équilibre fragile qui vacille.