C'est une opération qui choque jusqu'au sein même de la classe politique australienne. 

Dans le parc national de Budj Bim, dans l'État de Victoria, jusqu'à 750 koalas ont été abattus ces derniers jours par des tireurs d'élite à bord d'hélicoptères. Une exécution à grande échelle, décidée par les autorités locales au prétexte que ces animaux, étaient « en détresse » suite à un incendie ayant ravagé plus de 2 000 hectares de brousse en mars. 

Présentée par la Première ministre de Victoria, Jacinta Allan, comme une mesure de « compassion » destinée à écourter les souffrances des koalas blessés ou affamés, cette décision nous paraît totalement insensée.  

Des associations dénoncent d'ailleurs une méthode expéditive, inhumaine, et surtout injustifiable. Comme le rappelle la présidente de la Koala Alliance, il est tout simplement impossible d'évaluer à distance, depuis les airs, l'état de santé d'un koala.

Tirer à vue sur des animaux, sans discernement, c'est risquer de tuer des mères, leurs petits, des survivants parfaitement soignables.

Alors que les koalas sont une espèce déjà menacée par la perte d'habitat, le changement climatique et les feux de forêt à répétition, cette opération est une honte ! 

Fallait-il vraiment en arriver là ? Il s'agit bien évidemment d'une question rhétorique puisqu'il aurait tout à fait été possible de privilégier le sauvetage de ces animaux par des soins et des transferts en centre de réhabilitation… 

Dans un pays où les feux de forêt deviennent de plus en plus fréquents, cette opération laisse un goût amer : celui d'un échec à anticiper, à protéger… Va-t-on assassiner des milliers d'animaux après chaque incendie ? 

Quand la réponse à la souffrance devient la balle, c'est notre humanité qu'on assassine aussi.