L'affaire a bouleversé tout un territoire en quelques heures. Aux Bordes-sur-Arize, en Ariège, un troupeau de 207 vaches a été abattu après la détection d'un cas de dermatose nodulaire contagieuse, une maladie virale qui ne se transmet pas à l'humain. La vache malade est décédée, et 207 autres, pourtant saines pour la grande majorité, ont été éliminées malgré les protestations.
Une décision qui avait immédiatement provoqué une mobilisation massive. Depuis mardi soir, des centaines de personnes, majoritairement des agriculteurs de toute la région, s'étaient rassemblées autour de l'exploitation pour tenter d'empêcher l'application du protocole. Les routes avaient été bloquées, les tracteurs alignés, et les débats tendus face à l'arrivée des services vétérinaires.
Derrière l'agitation et la colère, une question centrale se pose : est-il encore acceptable, en 2025, d'abattre systématiquement des animaux sains par principe de précaution ?
Évidemment, la réponse reste non.
Tuer plus de deux cents vaches qui ne présentent pas de symptômes est une décision brutale, disproportionnée, et surtout déconnectée des solutions aujourd'hui disponibles : surveillance renforcée, vaccination, confinement ciblé. Des alternatives qui auraient permis d'éviter un massacre inutile.
Cette pratique d'abattage total, déjà contestée lors de cas similaires en Savoie ou dans le Doubs, apparaît de plus en plus comme un réflexe administratif plutôt qu'une véritable stratégie sanitaire. Sur le terrain, plusieurs organisations agricoles appellent désormais à revoir en urgence ces protocoles archaïques.
Car au-delà de l'aspect économique, ce sont des vies animales qui ont été perdues. Des vaches qui ne sont pas malades, qui vivaient depuis des années dans leur troupeau, et qui ont été supprimées sans autre forme d'examen. Un mode d'action qui choque de plus en plus de citoyens, d'associations et même de professionnels du secteur.
Face à cette situation, une pétition avait été lancée pour demander la suspension immédiate de l'abattage et l'étude de solutions alternatives.
Il est temps de repenser nos réponses face aux maladies animales et de sortir d'une logique d'abattage systématique.
