C’est une annonce qui marque l’histoire de la biodiversité européenne. Le courlis à bec grêle (Numenius tenuirostris), un oiseau migrateur autrefois présent en Europe, en Afrique du Nord et en Asie occidentale, a été déclaré éteint par une étude publiée le 17 novembre. Vivant près des rivages, il est reconnaissable à son long bec courbé mais n’a plus été observé depuis 1995, malgré de nombreuses recherches.  


Cette disparition est un véritable signal d’alarme. C’est la première extinction d’une espèce d'oiseau connue en Europe continentale. Elle met ainsi en lumière les menaces qui pèsent sur ces animaux migrateurs. Déforestation, destruction des zones humides et dérèglement climatique ont progressivement effacé l’habitat du courlis. Les steppes sibériennes où il se reproduisait et les rives méditerranéennes où il passait l’hiver ont été profondément altérées par les activités humaines et les bouleversements environnementaux.  


Le cas du courlis à bec grêle illustre aussi la difficulté de protéger les espèces migratrices, dont le mode de vie les expose à des dangers multiples. Ces oiseaux parcourent des milliers de kilomètres pour rejoindre des habitats saisonniers qui disparaissent à une vitesse alarmante. La sauvegarde de ces territoires vitaux est plus que jamais nécessaire et chaque pays devra donc y mettre du sien !


Son proche cousin, le courlis cendré, est lui aussi en déclin. Si rien n’est fait, cet oiseau emblématique pourrait suivre le même chemin. L’extinction du courlis à bec grêle rappelle que chaque perte d’espèce affaiblit l’équilibre de nos écosystèmes et doit nous pousser à agir. 


La sauvegarde des oiseaux migrateurs, et plus largement de la biodiversité, est une urgence planétaire que nul ne devrait ignorer !