Un chercheur ukrainien de 70 ans, Leonid Pshenichnov, a été arrêté en Crimée par les autorités russes. Son tort ? Officiellement accusé de “haute trahison”, il aurait, selon Moscou, porté atteinte aux intérêts économiques de la Russie en soutenant une régulation plus stricte de la pêche du krill en Antarctique.
Scientifique reconnu, Leonid Pshenichnov milite depuis des années au sein de la CCAMLR, l'organisation internationale chargée de protéger la vie marine antarctique, pour instaurer des quotas de pêche durables. Tout cela dans le but de préserver ce minuscule crustacé au cœur de l'écosystème antarctique. Le krill est un crustacé pourtant essentiel, il nourrit baleines, phoques, manchots et oiseaux marins, tout en jouant un rôle indispensable dans la régulation du carbone dans les océans. Mais sa pêche industrielle explose, portée par la demande mondiale en compléments alimentaires et aliments pour poissons.
Moscou, qui souhaite développer l'exploitation du krill pour ces mêmes usages, s'oppose à toute nouvelle restriction. Le Kremlin juge ainsi la position du biologiste “antirusse”, alors que la Russie, aux côtés de la Chine, bloque depuis longtemps la création d'aires marines protégées dans la région.
Leonid Pshenichnov a été interpellé en Crimée, territoire ukrainien annexé par la Russie, alors qu'il s'apprêtait à participer à une conférence internationale sur la préservation des océans. Son arrestation a immédiatement suscité l'indignation d'associations et de scientifiques du monde entier. Pour beaucoup, elle symbolise la mise sous pression de la recherche écologique face aux intérêts économiques et politiques.
En effet, quand la recherche écologique dérange les intérêts économiques, elle devient une cible politique…
Chez MCA, nous dénonçons cette atteinte à la liberté scientifique et rappelons que la protection du krill, base de toute la chaîne alimentaire antarctique, est indispensable à la survie de milliers d'espèces marines.
