Depuis plus de trois semaines, près de 3 000 vaches vivent l'enfer à bord d'un cargo, au large de la Turquie.
Parties d'Uruguay il y a plus de 50 jours, elles n'ont jamais pu accoster : faute de papiers sanitaires conformes, le navire est bloqué en pleine mer.
Résultat : des milliers d'animaux enfermés dans la chaleur, le bruit, les excréments et le stress.
Un cauchemar silencieux que personne ne veut vraiment regarder en face.
Au moins 48 vaches sont déjà mortes à bord, selon les ONG présentes sur place.
Les autres survivent tant bien que mal, sans soin, dans des conditions insoutenables. Le gouvernement turc justifie le refus d'entrée par des « anomalies administratives ». Certaines vaches n'auraient pas de boucles d'identification, d'autres ne correspondraient pas aux listes officielles. En clair, parce qu'il manque quelques numéros sur des papiers, des êtres vivants sont laissés à mourir au large.
Ce drame n'est pas un accident, c'est le résultat d'un système qui considère les animaux comme de simples marchandises. Chaque année, des milliers d'entre eux sont entassés sur des bateaux pour être vendus à l'autre bout du monde. Certains n'arrivent jamais à destination. Ils meurent de soif, de faim, ou d'épuisement, loin de tout regard. Et tout cela pour quelques euros de plus sur un contrat commercial.
Le commerce d'animaux vivants, une honte moderne
Les associations de défense animale dénoncent depuis longtemps ce commerce absurde. Transporter des êtres sensibles pendant des semaines, sans eau ni confort, c'est de la maltraitance à grande échelle.
Et pourtant, les États ferment les yeux, tant que les bateaux continuent de rapporter.
Pendant ce temps, ces vaches attendent toujours, coincées entre les frontières, sans savoir où elles iront, ni si elles y arriveront vivantes.
Ce qui se passe sur le cargo Spiridon II n'est pas une erreur administrative.
C'est un scandale moral, une honte collective.
Il est temps que les gouvernements mettent fin à ces transports interminables et inhumains. Parce qu'aucune vache, aucun mouton, aucun être vivant ne devrait finir ses jours dans la cale d'un navire, oublié au milieu de la mer.
