Avec leur allure paisible et leur attitude un peu gauche, les pandas géants sont souvent perçus comme les peluches du monde animal. Pourtant, derrière cette image se cache une espèce étonnante, parfaitement adaptée à un mode de vie bien particulier, et dotée de comportements parfois méconnus.
D’abord, contrairement à ce que laisse penser leur silhouette un peu pataude, les pandas sont d’excellents grimpeurs. Malgré leur corpulence, ils se déplacent avec une grande agilité dans les arbres, grâce à leurs pattes puissantes, leurs griffes acérées et à un « faux pouce » (en réalité un os du poignet détourné en outil) qui leur permettent de s’agripper aux troncs et d’atteindre les cimes sans effort apparent. Dès l’âge de six mois, les jeunes pandas commencent à s’exercer à l’escalade. Les femelles, elles, montent souvent dans les arbres pendant la saison des amours, à la fois pour se reposer et éviter les mâles trop entreprenants.
Côté alimentation, leur régime est aussi fascinant qu’étonnant. Bien qu’ils appartiennent à la famille des ours, les pandas géants sont devenus presque entièrement végétariens : le bambou représente 97 % de leur alimentation. Une adaptation singulière, car leur appareil digestif reste celui d’un carnivore. Résultat : pour compenser la faible valeur nutritive du bambou, ils en consomment entre 12 et 38 kilos par jour, passant jusqu’à 16 heures à se nourrir. Le revers de cette habitude ? Une digestion rapide… et environ 28 kilos d’excréments produits quotidiennement. Une majeure partie de leur emploi du temps se résume donc à « manger, digérer, recommencer ».
Leur régime, quasi exclusivement végétarien, reste pourtant un mystère. Car le panda est un ours, donc initialement un carnivore. Il possède encore les dents pointues et l’intestin d’un chasseur, mais s’est adapté au fil du temps à une vie de paisible brouteur. De temps en temps, il complète son menu avec quelques fruits, ou même un petit animal affaibli, mais cela reste très rare.
Contrairement aux autres ours, les pandas ne connaissent pas l’hibernation. Incapables d’accumuler suffisamment de graisse pour survivre plusieurs mois sans manger, ils préfèrent migrer vers des zones plus basses et moins froides de la montagne pour continuer à se nourrir durant l’hiver. Une stratégie qui leur permet de rester actifs toute l’année.
Tous ne se ressemblent pas non plus : si le noir et blanc reste la robe emblématique du panda géant, certains individus présentent des teintes brunes et blanches, une variation génétique rare observée notamment dans la réserve de Qinling. En 2019, un panda albinos entièrement blanc a même été photographié en Chine, une première mondiale.
Véritable trésor national en Chine, le panda est devenu au fil du temps un symbole universel de protection animale. Choisi comme emblème du WWF dès sa création en 1961, il incarne la nécessité de préserver la biodiversité. Longtemps menacé par la déforestation et la fragmentation de son habitat, il a vu sa population se stabiliser grâce à des programmes de conservation : on compte aujourd’hui environ 1 850 pandas à l’état sauvage, contre 1 600 au début des années 2000.
Si le panda reste une icône planétaire, c’est autant pour sa beauté singulière que pour le message qu’il porte : celui d’une cohabitation possible entre l’homme et la nature, à condition de lui en laisser la place.
