Le sort des huit dauphins encore détenus au Marineland d'Antibes, fermé depuis janvier dernier, suscite davantage d'inquiétude ces derniers jours. Alors que le groupe Parques Reunidos, propriétaire du parc, envisage leur transfert vers l'Espagne, les associations tirent la sonnette d'alarme. Selon One Voice et C'est Assez !, ce départ vers le parc Selwo Marina en Andalousie, ne serait qu'une étape avant un envoi vers la Chine, où les lois de protection des animaux sont largement insuffisantes et où les conditions de captivité sont jugées désastreuses.

Pour Muriel Arnal, présidente de One Voice, interrogée par ICI Azur, un tel scénario constituerait « la pire des solutions ». L'association rappelle que deux dauphins sont morts récemment lors d'un transfert similaire entre Malaga et la Chine, soulignant les dangers que représentent de tels voyages pour ces animaux fragiles. De son côté, C'est Assez !, qui lutte depuis des années contre la captivité des cétacés, a saisi la justice et déposé plainte auprès du procureur de Grasse pour mise en danger des dauphins. L'association interpelle directement le ministère de la Transition écologique afin d'empêcher ce transfert qu'elle juge illégal et contraire à la protection animale.

Les militants rappellent que le gouvernement français avait évoqué en septembre la possibilité d'un accueil provisoire au zoo de Beauval, en attendant la création d'un sanctuaire en Europe. Mais cette annonce reste trop floue et ne doit pas servir de simple écran de fumée. Il est nécessaire d'obtenir un véritable engagement officiel de l'État pour garantir que ces dauphins ne soient pas envoyés dans des structures étrangères opaques, où leur avenir serait compromis.

La question de la captivité revient au premier plan. Les dauphins de Marineland, comme tant d'autres avant eux, symbolisent un modèle de divertissement basé sur l'exploitation d'animaux marins sensibles et sociaux. En s'opposant à ce transfert, One Voice et C'est Assez ! entendent non seulement sauver ces dauphins, mais aussi rappeler pourquoi il est urgent de mettre un terme définitif à la captivité des cétacés en Europe.