L’association Wany the Pooh se mobilise pour sauver les animaux des flammes dans l’Aude

Le feu, d'une rare violence, a détruit plus de 16 000 hectares, a coûté la vie d'une femme et blessé plusieurs dizaines de personnes. Mais il n'a pas touché que les humains : malheureusement, de nombreux animaux domestiques n'ont pas pu être sauvés, et la faune sauvage n'a pas toujours eu le temps de fuir.

Face à ce drame, l'association Wany the Pooh est intervenue. Créée pour combler un manque dans la gestion de crise, elle prend en charge les animaux lors de catastrophes naturelles. Dès l'alerte donnée, ses équipes se sont mises en relation avec les autorités et ont concentré leurs efforts dans les communes les plus touchées. À savoir : Ribaute, Tournissan, Fontjoncouse, Coustouge, Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse, Jonquières et Durban-Corbières.

Leur mission était multiple : repérer les animaux survivants, vérifier leur état, les capturer si nécessaire, et les recenser. Ils ont aussi transporté les blessés vers des vétérinaires, et soutenu des habitants en détresse en les aidant à nourrir et hydrater leurs bêtes. En quelques jours, une vingtaine de chèvres, deux poules, une cinquantaine de chats, un renard, un blaireau et quatre chiens ont pu être secourus grâce à la remarquable intervention de l'association. Nourriture, eau, masques et gants ont également été distribués aux habitants pour les aider à surmonter cette difficile épreuve.

Les animaux touchés étaient de toutes sortes : chevreuils, sangliers, lièvres, rapaces, mais aussi des chats restés seuls, des chèvres ou des volailles piégées par le feu. Beaucoup souffraient de brûlures, d'inhalations de fumée ou de traumatismes liés à la panique et à la désorientation.

Certaines interventions ont marqué les bénévoles. Comme celle d'une chatte gravement brûlée, retrouvée dans une bergerie isolée. Grâce aux soins prodigués  par un vétérinaire, elle a survécu et se rétablit doucement mais sûrement, pour le plus grand soulagement de sa propriétaire. À l'inverse, le sauvetage d'un renard grièvement atteint s'est terminé tragiquement : malgré un transfert d'urgence, l'animal n'a pas survécu. Des moments durs, qui rappellent l'importance de cette mission, mais aussi ses limites.

Tous les animaux recueillis ont été pris en charge par des vétérinaires. Les domestiques sont rendus à leurs propriétaires dès que possible, car dans ce genre de situations, ils représentent souvent le dernier repère affectif des sinistrés. Les animaux sauvages ne sont gardés uniquement s'ils ont une chance de survie, puis sont relâchés dans leur milieu naturel après soins.